Articles de presse
Red Hot :
La Confession Exclusive
Extrait du magazine "MCM Online" (1er septembre 1999). Quelques heures avant leur show parisien du 26/08, nous avions rencontré nos 4 lascars pour tailler le bout de gras : Woodstock, le retour de l'enfant prodige, l'évolution du groupe...
John, tu as réintégré le groupe pour cet album... Comment es-tu revenu ? Ils t'ont appelé ?
John : Flea était mon pote à l'époque où je ne jouais plus avec les Red Hot. J'étais plus ou moins en froid avec Anthony mais après s'être vus plusieurs fois, on s'est de nouveau bien entendus et on s'est réconciliés.
Anthony est mon pote depuis longtemps mais jusqu'à l'année dernière, quand j'ai réintégré le groupe, on était plutôt en froid. Quand je l'ai vu au concert des "Jane's Addiction" à L.A. où Dave Navarro jouait avec eux, il avait vraiment changé et je le sentais bien; je me suis dit qu'on pouvait se réconcilier. Dès qu'il est venu me voir à l'hôpital, j'ai su qu'on allait être de nouveau amis, car il m'a fait sentir que ma présence comptait et inversement.
Je pense donc que Flea n'aurait pas envisagé mon retour si Anthony et moi ne nous étions pas réconciliés. Puisqu'on s'est réconciliés, mon retour était donc logique. Puis Flea est finalement venu chez moi et m'a demandé si je voulais réintégrer le groupe et je lui ai dit oui. J'adore ce groupe et tout ce qu'il défend. J'aime ce groupe depuis que j'ai 15 ans...
En juin, vous étiez déjà venus tourner en Europe, et vous aviez joué dans de petites salles. Pourquoi ?
John : On a voulu donner des concerts sans gagner d’argent. Pour réussir, on devait passer dans des petites salles. Dans les endroits plus grands, on risquait de se faire du fric, par exemple en vendant des t-shirts, ou autre chose... Nous, on voulait éviter de se faire du fric à tout prix. Ce qui compte sur scène, c’est l’ambiance dans la salle. Je peux ressentir une énergie très positive avec un public nombreux, ou plus restreint. C’est souvent plus sympa de jouer dans une salle moyenne, mais je sais que Flea préfère jouer devant des tas de personnes. Il aime bien exagérer tous les mouvements de son corps, et c’est le cas quand on joue devant un public très nombreux. Moi, ce qui me plaît, c’est de regarder les autres, Chad, Flea... et de me concentrer sur la guitare. Et je me moque alors, de savoir si le public est nombreux ou pas.
A Woodstock, à la fin de votre concert vous avez choisi de jouer "Fire", alors que des feux de joie commencaient à se répandre dans la foule...
John : C’est seulement parce que la soeur de Jimi Hendrix est venu en coulisses avant le concert et nous a demandé de jouer une chanson de Jimi Hendrix, de préférence "Fire". Ca n’avait rien à voir avec ce qui s’est passé en-dehors, tous ces feux... nous n’avions aucune idée de ce qui se passait. Nous respectons Jimi Hendrix, et comme sa sœur nous avait demandé cela.
Nous avions l’habitude il y a des années de jouer ça, mais depuis personne dans le groupe n’avait joué de chansons de Jimi Hendrix; et "Fire" faisait partie de celles qu’on jouait. Avec ce qui s’est passé, il y avait aussi du feu, dans la foule, mais ce n’est pas du tout pour ça qu’on a joué le morceau.
Alors que lors de votre précédente tournée en Europe vous aviez joué dans de petites salles, cette fois-ci vous avez choisi de jouer dans des grandes. C'est ce que vous préférez ?
Flea : C'est vrai, j'aime vraiment jouer dans des grandes salles. Ca me plaît énormément, car ce groupe n'a pas eu un succés immédiat, On a démarré au niveau le plus bas. Et on a grimpé les échelons...
Et on joue maintenant dans des grandes salles. On a joué dans tous les types de salles qui existent. On a tourné dans toute l'Amérique, dans toute l'Europe et ça se passait dans des clubs ridicules. Petit à petit, on a pu jouer dans des vraies salles, puis dans des théâtres, puis passer en 1ere partie dans des stades, puis remplir des stades. On a connu toutes les étapes.
Je ne ressens pas le besoin de jouer dans des petites salles, pour retrouver un côté plus intime. Je suis passé par là. C'est bien d'évoluer, de jouer dans des salles immenses. C'est excitant. En plus, j'adore me faire un max de fric.
Vous existez depuis maintenant plus de 15 ans... Quels changements musicaux y a-t-il eu chez les Red Hot Chili Peppers depuis les débuts ?
Anthony : Ce qu'il y a de curieux avec ce groupe, c'est que l'état d'esprit qui est à l'origine du groupe est toujours présent, et continue à nous faire avancer. Je parle de l'état d'esprit qui nous avait fait jouer ensemble à nos débuts. C'est important de garder cela en tête. Et il faut laisser la musique aller dans tous les sens. On joue, on répète...
Flea : Comme il l'a dit, notre état d'esprit est à l'origine de tous nos actes. Mais nous ne sommes pas un groupe rigide. On est plutôt flexibles. On est un groupe qui se réfère à des tas de musiques différentes et qui a vécu des tas de choses diverses. On a donc toujours évolué. Certains groupes sont supers sans jamais évoluer. Et c'est aussi bien. Regardez les Ramones, par exemple. C'est un groupe dément, et ils ont fait la même chose durant toute leur carrière. Et ils ont toujours assuré. C'est comme aller voir la Joconde. C'est toujours la même chose, et ça vaut toujours le coup. Mais nous, on n'est pas comme ça. On est du genre à toujours évoluer, selon notre situation. C'est tout.
Anthony : On a de la chance comme ça. Car on peut emprunter toutes les voies possibles, et cela reste approprié au son des Red Hot Chili Peppers.
Maintenant que vous avez écrit sur votre expérience tout autour du monde, avec votre chanson «Around The World», avez-vous un meilleur regard sur votre propre pays, votre propre culture ?
Anthony : Mon sentiment sur ça, c'est que plus je voyage dans le monde, plus je peux apprécier là où je vis. C'est le sentiment que j'ai sur chez moi. Vous savez, la Californie, c'est la côte californienne, avec la montagne, le désert, l'air, mes amis, les rues... Nous sommes allés dans beaucoup de villes différentes durant les 15 derniers jours, ça me fait apprécier de plus en plus là d'où je viens. Tu n'as jamais à sortir de chez toi. Les gens veulent tout voir, mais tout est déjà chez eux.
par Vincent CALVET